dimanche 1 mai 2016

Le travail et l’obligation d’exister

Je ne pense pas me souvenir avoir demandé à exister, à moins que je commence à perdre la tête.

Et ces charmants parents m’ont un jour surpris en me disant : « maintenant que nous t’avons donné la vie, tu vas devoir te payer ton corps en travaillant, et pendant que tu y es tu paieras notre retraite comme nous l'avons fait pour nos propres parents, sinon c'est l'enfer qui t'attends. »

Travailler, c'est être « contraint » d'une façon ou d'une autre. C'est soit être contraint par d'autres, soit se contraindre soi-même indirectement, parce que d'autres vous ont mis dans la situation de devoir vous contraindre vous-mêmes par un chantage sur votre vie, votre misère, votre souffrance, ou votre mort sans avoir même proféré un seul mot de chantage :
si vous voulez poursuivre la vie que vos parents avec la complicité sociale vous ont imposé, vous devrez acheter votre alimentation, votre santé, votre abri, votre sécurité.

Il s'agit bien d'un chantage que les parents et la société font sur leurs enfants et associés dans le seul but de faire perdurer un système qui est pourtant un système belliqueux, pourvoyeur de misère, de handicap, de souffrance, et de mort, qu'ils prétendent hypocritement ou stupidement tenter de vous épargner sans jamais y parvenir puisque c'est impossible.

Quant aux personnes heureuses au boulot et chez eux, ou qui font semblant de l'être, car elles doivent vanter la vie à leurs enfants, qu'elles ont contraints d'exister, ce n'est pas la peine de les compter, car ce bonheur est normal ; or ce sont les seules qui parlent.

Ceux qui vivent dans la misère, dans la douleur, dans le handicap, n'ont pas la parole. Ils sont confinés dans leurs chambres d'hôpital ou dans les mouroirs et tellement abêtis par leur malheur qu'ils ne pensent plus, mais n’ont-ils jamais pensé par leur propre moyen ?

Leur donne-t-on la parole pour connaitre le fond de leur pensée sur cette vie misérable d'asticots qu'on leur a si gentiment imposée sans aucune compensation ni réparation, quand on ne leur reproche pas d'exister ainsi, et d'occasionner le malheur de leurs proches et des dépenses sociales, ou même d'être un fardeau diabolique !

Nos parents sont « libres de nous obliger » d’exister selon la société, qui les y incite d’ailleurs fortement, cette même société disant aux nouveaux arrivants qu’ils sont nés libres et égaux en droits
(j’ai la vague impression qu’il y a un paradoxe dans cette suite pourtant très courte de mots. Qu’en pensez-vous ?)
alors que dans les bras de nos parents nous sommes de purs objets enregistreurs (caméras/yeux et micros/oreilles) à leur service.

Il faut dire que la société en tire d’énormes bénéfices puisque le monde humain étant fait comme il est, c’est-à-dire très encombré de nos associés qui occupent la planète, il est devenu quasiment impossible de vivre sans être contraint de travailler pour acheter son corps, donc sa nourriture et son eau, quotidiennement,
ce qui est, bien entendu, une hypocrisie sociale et parentale totalement immonde, mais comme ils s’arrangent pour imprégner la culture de soumission aux coutumes chez les nouveaux arrivants, ces derniers sont encore très peu à se rendre compte du subterfuge.

Or, être contraint de travailler pour vivre s’appelle de l’esclavage, même si l’on vous affirme très aimablement que vous pouvez aller voir ailleurs comment ça se passe, rien ne vous retenant dans votre patrie initiale désignée d’office.

Travailler pour survivre est hors les droits humains, et nous sommes tous obligés de travailler pour survivre. Aucune mère ne met au monde un bébé par pure bonté d'âme en lui assurant une vie gratis. L'enfant sert de violon d'Ingres aux mères « martyres », qui, sans cette occupation « vertueuse » qu'elles se sont donnée par « sacrifice », ne saurait que faire dans leurs vies.

Curieusement, les femmes, dans nos sociétés occidentales, se mettent à proclamer, indignées, que la garde de l'enfant, la tenue du foyer, sont un travail supplémentaire à celui de gagner leur propre vie ! Mais qui leur a demandé de fabriquer une existence ? Leur a-t-on mis une arme sociale sur la tempe ?

Fabriquer ce « cher » poupon (Handicap ou pas handicap, immédiat ou différé ?) est-il un travail ou une occupation ? L'amour maternel que vous vous imposez doit-il être rémunéré, Madame hypocrite ?

Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous l’avez installé dans la quasi-poubelle Terre ! Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous l’avez installé dans un monde qui n’est pas en paix ! Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous lui avez gentiment octroyé une tare physique ou mentale !

Tout ça était parfaitement prévisible, puisque ces tares physiques et mentales sont courantes. Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous vivez dans un taudis ou quelque endroit qui lui déplaise ! Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous le contraignez à payer son corps !

Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que votre travail ne vous plait pas, ne vous rapporte pas assez, alors que le chômage sévit partout ! Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que la société dans laquelle vous vivez est très imparfaite ! Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous vivez sous la dictature de l’argent !

Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous l’avez conçu pour vous servir, alors que vous l’avez conçu pour payer vos dettes sociales, vos vieux jours, votre retraite ! Ne prétendez pas aimer votre enfant alors que vous lui offrez la mort pour terminer son calvaire ! et si vous êtes croyante pourquoi lui proposez-vous l’enfer ?

Prétendre que vous aimez quelqu’un après l’avoir jeté dans un puant bourbier, c’est bien trop facile ! Est-ce que la loi du Talion autorise l’enfant maltraité à rendre à ses géniteurs ce qu’ils lui ont gentiment offert ? Si l’enfant nait aveugle peut-il crever les yeux de ses parents ? Non, dites-vous !Pourtant, cette maltraitance prénatale ne devrait-elle pas être punie par la Loi ?

Chaque humain est créé par ses parents pour servir, puisque lui-même n’a évidemment pas demandé à exister. L’éthique de papa maman laisse à désirer, car l’enfant créé, ce très cher bébé, cette personne, a de fortes chances (voir le site de l’OMS) de naitre handicapé.

Est-ce que maman papa et la société, tous militaristes, considèrent ce pourcentage de risques de handicap comme un dommage collatéral? Est-ce que la souffrance et la mort que l’on inflige automatiquement à l’être que l’on crée sont un service que l’on rend à celui qui n’existait pas (phrase absurde en soi), la non-existence ?

Non, bien entendu, l’être créé, l’enfant que l’on prétendra chérir après coup, subira la glissade sur le toboggan fatal pour servir de chair à boulot, de chair à impôt, et de chair à canon, parce que maman papa avaient besoin de compagnie.

Il n’y a aucune éthique dans la vie. Nous sommes passés du stade animal mécanique au stade animal intelligent capable de fabriquer des outils, mais nous n’en sommes pas encore à l’abnégation.

L'abnégation, c’est-à-dire l’intelligence réellement éthique avec nous-mêmes, au point de penser aux milliards d’êtres à venir qui vont souffrir et mourir pour rien qu’une idée de fixisme, de spécisme, d’humanisme, qui n’a aucun sens, même si nous étions, insensibles et immortels, en tant qu’individus ou pseudo-espèce.

La plupart des enfants naissent idiots, car il ne s'agit pas de comparer chacun à une moyenne, mais de viser le plus haut. De par la loi du Talion, ils ont donc le droit de se venger ou au minimum de porter plainte contre cette blessure mentale volontaire produite par les parents,
mais comme l'enfant est idiot, il ne va bien entendu pas y penser, d'autant plus que les parents vont tout faire pour que cette question ne lui vienne pas à l'esprit. Cela s'appelle la croyance.

La Vie est obligatoire, c'est-à- dire que nous existons parce qu'une autre personne, notre mère, nous a obligés d'exister. Travailler pour gagner sa vie alors que cette vie est obligatoire est bien évidemment la forme d'esclavagisme la plus ignoble et hypocrite qui puisse exister.

Personnellement si je n'avais pas eu besoin de « gagner ma vie » je me serais occupé de manières diverses et variées et aussi intéressantes que possible par simple besoin de passer mon temps de vie obligatoire.

Dans nos sociétés il y a des corvées, mais ces corvées sont toujours réalisées par les mêmes personnes qui ne comprennent pas que ce qu'elles appellent travail est une obligation esclavagiste de fournir, eux, les corvées pour quelques autres.

Il y a des personnes qui ont un travail qu'elles ont elles-mêmes choisi, mais le fait d'être contraint d'effectuer ce travail à longueur de journée, de semaines, de mois, et même d'années en font des corvées qu'on ne peut réellement aimer tant elles sont devenues routinières.

L'amour pour cette occupation n'est pas l'amour d'une profession. Toute personne qui travaille effectue une corvée sociale. Ces corvées devraient être effectuées par tous de façon égalitaire.

Quand une personne interrogée vous dit que son boulot lui plait, c’est qu’elle ne veut pas passer pour une idiote qui fait un travail déplaisant depuis des années, incapable d’être suffisamment intelligente pour trouver le job de ses rêves.

Est-il normal que le revenu des personnes ne soit pas calculé selon le même principe ? Certains sont rémunérés au temps qu’il passe à effectuer une activité qui demande plus ou moins de puissance physique, d’autres plus ou moins de capacité intellectuelle, d’autres selon le nombre de marchandises pouvant être répliquées à l’infini,
d’autres selon le nombre de spectateurs, d’autres selon le nombre de personnes qu’ils gèrent, etc. ? Alors que l’argent que chacun obtient avec ce revenu est une notion publique représentant le travail, mais quel travail représente-t-il ?

Pourquoi les riches auraient-ils des complexes à s’enrichir davantage puisque vous persistez dans la reproduction en masse pour leur fournir des esclaves ? Évidemment, tant que les pauvres se reproduiront, ils donneront raison aux riches.

Car se reproduire, c’est accepter les règles du monde dans lequel on vit en les imposant à une personne qui n’a même pas demandé à exister et qui devra supporter ces règles débiles que vous lui imposez, vous le pauvre, en le contraignant d’exister, lui votre propre enfant. (Est-ce assez clair ?)

Nous propageons tous la culture, par la parole, l’écriture, le simple bavardage. Sans cette propagation pas de richesse, pas d’amélioration technique. Touchez-vous des subsides pour ce travail ? Non.

Nous sommes tous héritiers des inventions anciennes, comme le feu, la roue, le papier, le verre, les outils de toutes sortes, etc. Touchez-vous des subsides sur cet héritage ? Non.

N’avons-nous donc pas tous été obligés d’exister ? Nos parents nous ont-ils assurés avant notre mise au monde ? Non. Nos parents ont-ils établi un contrat natal avant de nous imposer d’exister ? Non.

Nos parents se sont-ils plus intéressés à leur propre envie de procréer qu’à leur futur enfant, qui n’a évidemment pas demandé à exister ? Sera-t-il dédommagé cet enfant s’il nait handicapé ? Pourra-t-il demander réparation pour tous ses manques à vivre ? Mais, une fois que la souffrance est créée, comment la défaire ?

Nous ne sommes que des véhicules pour ovules et spermatozoïdes. Nous ne sommes que des instruments d’un mécanisme absurde. L’utérus est un maitre d’œuvre qui travaille à l’aveugle, ce n’est pas moi l’homme qui suis maitre d’œuvre, et même pas la femme porteuse de cet organe qui lui a été imposé par la loterie de la Vie.

Nous sommes, pour la plupart, uniquement des déclencheurs de vie endoctrinés par les habitudes, les coutumes, les cultures parentales et sociales.

La Vie est une monstruosité commise par l’univers qui n’a rien à faire de la misère, de la souffrance, de la mort, la Vie ne fonctionne que par réplication et ne se soucie absolument pas de la qualité et des bienfaits de votre vie que vous en tirerez à vivre pour le service d’autrui.

L’univers est une mécanique, la Vie est une mécanique, les humains sont des mécanismes initiés par l’univers. La Vie est un combat violent de la Vie contre la Vie. La vie n’est une sinécure pour personne.

Créer une vie pour un être conscient de tout ça est une monstruosité sadique. C’est une monstruosité d’esclavagiste qui a besoin pour l’accompagner dans la vie d’un petit souffre-douleur, qui a besoin d’un bâton de vieillesse, qui a besoin pour la société de chair à boulot, de chair à impôt, et de chair à canon.

Pour résumer l’état mental d’un humain face au changement climatique : vous mettez un humain dans une poubelle naturelle, il ne dit rien. Vous mettez le même dans une poubelle artificielle reconnue pour telle, il râle, il pleure, il se révolte, mais continue de mettre d’autres humains dans la poubelle générale mondiale !

Imagine! comme dirait John Lennon. Tu mets un couple dans une cellule, il est dans une coupole sur Mars. Il doit travailler dur pour fabriquer son corps, c’est-à-dire payer son eau, ses aliments, mais aussi son air.

Sur Terre on ne paie pas encore son air pour acheter son corps, uniquement le reste et c’est beaucoup, surtout qu’il est interdit d’acheter un être humain sur Terre, pourtant chacun s’achète soi-même dès la naissance par les dettes sociales qui se sont accumulées sur son dos.

Mais sur Mars, il faudra pour se payer son corps, soi-disant donné par maman et papa, acheter son air en plus. Et ce gentil couple va se hâter d’y ajouter un petit martien supplémentaire, qui aura été conçu pour servir ses parents, comme sur Terre, mais conçu dans une prison de quelques mètres carrés, une véritable cellule, dont il ne pourra sortir qu’avec une combinaison spatiale.

Merci maman, merci papa, merci société sans tête, et surtout sans cœur. (Mais vous ai-je parlé de la punition, de la prison, malgré l'impossibilité de l'existence du libre arbitre ? Non ! Voyez-la vidéo sur le libre arbitre.)

À propos des robots : Avant de se poser la question de savoir quoi faire des humains si les robots travaillent pour eux, il faudrait d’abord se poser la question de l’utilité de l’existence de qui ou quoi que ce soit avant de le mettre au monde, robot intelligent y compris.

On sait qu’il suffit de 50 ans pour réduire l’humanité à rien (le temps de la ménopause).

La question de Shakespeare « Être ou ne pas être ? » est une question égoïste qui aurait dû immédiatement engendrer la remarque suivante « La création d’une existence ne sert que ceux qui existent déjà et quand elle n’est pas maitrisée, cette création est l’oeuvre d’un idiot ou d’un sadique. »

D’où l’existence de 7 milliards d’humains idiots et sadiques… et quelques autres (je rajoute ces 3 mots pour ne pas vous vexer).

La question de Camus du même ordre « La vie vaut-elle la peine d’être vécue ? » est également une question égoïste qui aurait dû engendrer la suivante « La vie vaut-elle la peine d’être imposée quand on ne maitrise pas la création de cette existence ? »

Donc, que faire des humains si les robots travaillent pour eux ? Rien, il suffit de ne pas fabriquer d’humain, mais éventuellement des robots qui se gèrent entre eux. Et quitte à avoir un enfant encore vaut-il mieux qu’il soit en bonne santé, et immortel.

Ce qui serait le cas d’un robot qui s’abstiendrait de mettre dans ses logiciels la conscience de la souffrance et de la misère mentales, sachant qu’un robot n’a aucune limite de taille et de durée… et comble de bonheur, il jouira d’un quasi libre arbitre puisque lui, au moins, pourra s’autodéterminer à sa convenance, excepté l'initiale autodétermination bien entendu.

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ? »

Faim
E. Berlherm (Mars 2016)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/PA40ye_Eavo)


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