dimanche 1 mai 2016

L'argent et l'obligation d'exister

Qu'est-ce que l'argent ? C'est d'abord, la reconnaissance matérialisée ou numérisée, c'est-à-dire comptabilisée, d'un service rendu à autrui. Service qui peut être du temps passé à utiliser corps ou intellect, ou indirectement un prêt d'argent ou de matériel, etc.

C'est ensuite la possibilité d'utiliser cette reconnaissance de service rendu, comme une dette due par n'importe qui d'autre qui voudra bien s'acquitter de cette dette en échange de cet argent représentant cette comptabilisation. L'argent, représente donc une reconnaissance de dette volante que chacun peut s'échanger, et n'étant jamais annulée.

Cet argent ou reconnaissance de dette peut donc courir jusqu'à la mort et ne jamais être remboursé à la personne possédant cette reconnaissance de dette sociale.

Il est possible également par héritage de gagner cet argent ou reconnaissance de dette sociale sans avoir jamais travaillé, c'est-à-dire sans que vous n'ayez jamais rendu le moindre service à personne,
comme il est également possible, inversement, avec ce système, d'avoir une dette sociale dès sa naissance par héritage et de devoir la rembourser par simple fait d'avoir été contraint d'exister, avec la complicité sociale, par des parents débiteurs.

Rappelons, accessoirement, que les croyants se défaussent de leurs erreurs éducatives sur une personne, leur enfant, qu'ils ont contrainte d'exister, naissant vierge de significations culturelles avec des facultés non désirées, en prétendant que le libre arbitre atteint cette nouvelle sociétaire comme une grâce divine, dès qu'ils en ont marre de ne pas pouvoir obtenir d'elle ce qu'ils désiraient.

On ne peut pas pourtant être héritier des dettes parentales et sociales à la naissance sans être de la même façon héritier de tout ce qu’a produit la culture, partant du feu, de la roue, du verre, du papier, etc.

La société est, elle, toujours créditrice, du moins devrait l'être, puisqu'elle fabrique l'argent, ce qui est bien pratique. Ce dont elle devrait profiter pour le bien de tous en effaçant les inégalités. Mais la société a délégué (involontairement ?), aux banques privées, pour plus de 85%, la fabrication d'un argent impalpable puisque numérique

(Lire le prix Nobel Maurice Allais, qui n'hésite pas à comparer les banquiers à de faux-monnayeurs) (Et je rajoute pour ma part, que puisque le système fonctionne mondialement, cela signifie que le salaire des gens sur toute la planète est dévalué d'autant.)

La simple obligation d'exister fait de vous des débiteurs, ce qui s'appelle de l'esclavagisme social, qui est amplifié par le second fait qui est, quand vous serez apte, de devoir travailler pour acheter votre corps, c'est-à-dire l'alimenter.

Ne vous inquiétez pas, on ne vous fait pas payer l'air, juste le solide et le liquide. Après que maman-papa vous ont lâché dans la nature vous en avez pour trois jours avant de mourir de soif, c'est largement suffisant pour trouver un emploi...

Les défauts de ce système sont innombrables. Celui, qui les comprend, et connait l'art de plumer le pigeon, peut en profiter à loisir.

Évidemment, il vaut mieux être spécialiste de la finance qu'être spécialiste de la boulange. Cela vous prend autant de temps à apprendre l'une ou l'autre profession, mais vous engrangerez plus facilement des millions, voire des milliards, si vous êtes dans le blé plutôt que dans la farine.

Que représente l'argent pour chacun de nous ? Pour un paysan, un ouvrier, un instituteur, un cadre, un patron, un banquier, un actionnaire, un ministre, un parlementaire, un juge, un policier, un avocat, un mannequin, un artiste, un sportif, un ex-sportif, un pauvre,
un riche, un propriétaire, un locataire, un SDF, un malade, un handicapé de naissance, un handicapé de la vie, un bienportant, un suicidaire, un mourant, un tiers-mondiste, un quart-mondiste, un touriste, un vacancier, un génie, un idiot, un écrivain philosophe.

Le salaire des patrons est un prélèvement obligatoire sur le travail des ouvriers, ce ne sont pas les ouvriers qui démocratiquement décident du salaire de leur patron. Il s'agit sensiblement du même principe pour les banquiers, les actionnaires, les parlementaires, les ministres, le Président, et tous les fonctionnaires, et autres que j'ai certainement oublié.

Si tous les clients d'une banque vérifient la présence de leur argent simultanément, ils verront que leur compte est approvisionné, ce qui est un mensonge de la banque puisque la banque ne pourrait rembourser tout le monde, si tous les déposants voulaient simultanément vider leur compte.

Certaines personnes sont payées en fonction du travail effectif qu’elles effectuent, d’autres sont payées selon ce qu’elles produisent, d’autres sont payées selon le temps qu’elles passent dans l’entreprise, d’autres sont payées en fonction de ce qui leur est acheté, d’autres sont payées selon le plaisir qu’elles donnent aux spectateurs ou aux auditeurs et selon leur nombre,
d'autres sont payés à faire travailler les autres, d'autres à les surveiller, certains sont payés selon leur habileté manuelle, certains sont payés pour leur imaginaire, pour leur inventivité, pour leur force, pour leur bagout, pour leur beauté physique, pour leur seule célébrité, etc.

Pourquoi ? Un humain n'est-il pas un humain, un humain que les existants ont contraint d'exister pour être un associé à parts égales ?

Un exemple sympathique : vous êtes chanteur compositeur. Il vous faut six mois pour composer une chanson merveilleuse (selon vous). Mais voilà, petit retour dans le temps, nous sommes en plein moyen-âge. Le ménestrel que vous êtes court de châteaux en places de village, et « gagne sa bectance » au jour le jour, et pieute dans les écuries.

Temps moderne : vous imprimez votre chant sur mille DVD, les distribuez dans le commerce, et si ça marche vous en imprimez un million, et pourquoi pas sept-milliards ! Vous avez fait le même boulot que le ménestrel, mais l'avez multiplié comme les petits pains, vous êtes Jésus Christ le fils du dieu de la chanson.

Pourquoi vos six mois de labeur valent-ils plus que les miens, moi qui suis boulanger ? Tout ça simplement parce que vous êtes capable d'imprimer le « résultat » de votre travail (ce n'est pas votre travail que vous répétez) en autant d'exemplaires que vous le désirez ? Et ce n'est même pas vous qui faites le job éreintant de multiplication, au contraire du boulanger !

Il y a encore plus rentable, même plus besoin de fabriquer de disques, vous chantez, ou jouez au foot, à la télé, et vous êtes payé selon l'audimat par la SACEM ou équivalent. N'est-elle pas belle l'arnaque ?

Pourquoi envoyer un mot dans deux-mille oreilles, devrait-il valoir plus qu'envoyer un mot dans deux oreilles ? Ce n'est pas vous qui faites du travail en plus, c'est l'air ou l'électron qui transporte le son.

L’argent ne représente pas que le produit visible du travail des gens, il représente aussi le temps que l’on passe à produire également des idées, ou autres formes invisibles et surtout non mesurables de l’activité humaine. Qui mesure ?

S’enrichir, c’est appauvrir les autres. Et l’argent représentant le travail, c’est contraindre le pauvre à travailler de plus en plus pour obtenir le minimum vital, c’est donc en faire votre esclave.

Il est facile de démontrer qu’enrichir des personnes, même sans en apparence rien y perdre soi-même, nous appauvrit inéluctablement.

La progression de la pauvreté est aussi invisible et inexorable que l’avance de la petite aiguille de l’horloge, contrairement à l’avance de la richesse de quelques-uns qui se voit aussi bien que la progression de la trotteuse de la même horloge.

Par exemple, vous achetez votre place pour un spectacle, un match de foot, en étant parfaitement volontaire pour payer, sans vous endetter, et vous enrichissez le footballeur. En apparence, vous ne perdez rien, mais où va l’argent du footballeur ?

C’est pire que d’enrichir une personne à l’autre bout du monde, il y a très peu de chance que cet argent revienne dans votre circuit personnel.

L'argent est l'aboutissement de la loi de Murphy en ce qui concerne les échanges entre humains, et l'humanité, elle-même, est l'aboutissement de la loi de Murphy, ou loi de l'emmerdement maximum, produit par l’Évolution.

L'argent est un concept préhistorique. Il représentait probablement une sorte de troc, en fait la mémoire de ce troc. L’argent est maintenant une des causes premières de la misère humaine.

Le concept a été totalement dévoyé. Il sert aussi bien à mesurer l’alimentation, la santé, le travail, celui de l’homme ou de la machine, que des objets, et parmi ces objets d’innombrables totalement superflus.

Il sert aussi à mesurer le plaisir, la détente, les loisirs. L’argent est un concept qui sert aussi bien à mesurer le concret que l’abstrait. L’argent sert surtout à amalgamer le vital et le superflu, le réel et le virtuel. Pour changer le monde, il faut remettre ce concept à plat, peut-être le scinder en deux...

Peut-être faudrait-il deux monnaies, une pour le vital et une autre pour le superflu, une qui mesure la vie et une qui mesure le frivole. La première serait une chose sérieuse et la seconde un jeu… Aujourd’hui il n’y a que la seconde qui existe, mais beaucoup d'entre nous meurent de ce jeu stupide entre milliardaires!

Mais rétorqueront-ils « nous aussi avons été contraints d'exister, tout comme les pauvres couillons que nous plumons, et puisqu'ils continuent de faire des enfants, c'est qu'ils acceptent d'être des jobards, sinon ils nous mettraient le marché en main ou nous contraindraient "démocratiquement". »

Diviser l’argent en deux types de monnaie, vitale et superflue, est une hypothèse qu’il faut considérer par son côté éthique d’abord. Pour la Justice, il faut l’appliquer, quelles qu’en soient les répercussions économiques sur le moment. Les dizaines de milliards de personnes à venir nous en remercieront.

L’argent est un symbole qui s’est mis en place au sein de petits groupes d’humains. Très peu de gens habitaient sur Terre à l’époque de l’invention de l’argent. Aujourd’hui ce symbole valable il y a très longtemps est utilisé sous une forme double par des milliards d’humains. Il pourrit la vie de milliards d’humains.

Ce qui était valable dans la préhistoire ne l’est plus aujourd’hui. Il faut tout annuler et recommencer de zéro. Toute la gestion politique du monde est basée sur l’économie basée elle-même sur ce symbole préhistorique. Il faut changer ça. L’argent symbolise le vital et le superflu à la fois, et ça n'est pas normal.

On ne peut vendre ni acheter le vital, on ne peut vendre ni acheter ce qui nous représente nous, notre vie. Ce riz, cette soupe, cette salade dès qu’ils ont franchi notre bouche, c’est nous. Par habitude, et parce que nous ne pouvons faire autrement, nous achetons une bague, un tableau, un DVD, un kilo de pomme, une pizza, avec la même monnaie.

Nous allons même jusqu’à représenter le jeu par de l’argent alors que des gens crèvent de ne pas en avoir. La télé nous divertit avec des jeux d’argent. C’est immonde. C’est de l’esclavagisme aveugle. Nous ne nous rendons même pas compte de notre bêtise quand nous faisons ce geste immoral de confondre le superflu avec le vital.

L’argent représente le travail des personnes, et la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres. S’il y a bien quelque chose qui doit être contrôlé, c’est l’argent. Le « libéralisme monétaire » est le leitmotiv des esclavagistes.

Pourquoi les riches auraient-ils des complexes à s’enrichir davantage, puisque vous persistez dans la reproduction en masse pour leur fournir des esclaves ? Évidemment, tant que les pauvres se reproduiront, ils donneront raison aux riches.

Car se reproduire, c’est accepter les règles du monde dans lequel on vit en les imposant à une personne qui n’a même pas demandé à exister et qui devra supporter ces règles débiles que vous lui imposez, vous le pauvre, en le contraignant d’exister, lui votre propre enfant. (Est-ce assez clair ?)

Il n’y a pourtant aucune raison qu’il y ait des pauvres puisque l’argent est public, fabriqué par l’État, et que nous sommes obligés d’exister donc contraints de nous alimenter quotidiennement, ce qui est connu de tous et bien entendu du gouvernement qui est en charge de la gestion sociale donc des nouveaux entrants.

La simple prévision d’une naissance, demandée par l’État, par la société, de façon implicite, mais certaine, implique la prévision de l’alimentation de cette personne tout au long de sa vie, la prévision de son bienêtre et de sa sécurité.

L’argent, qui représente alimentation, bienêtre, et sécurité, doit être disponible pour chaque individu sans qu’il ait à le demander puisqu’il a été contraint d’exister.

Aujourd’hui, il n’y a plus besoin de contraindre par la force les gens à travailler, il n’est plus nécessaire de le leur dire, l’argent muet a remplacé la dictature vociférante. Si vous voulez manger, si vous voulez de l’argent, travaillez ! Il n’y a plus d’endroit où vous pouvez vous installer gratuitement pour vivre, vous abriter, et cultiver votre parcelle.

Vos parents le savent. Vous ont-ils préparé votre part de berceau Terre avant de vous obliger à exister ? Est-il sain et propre ce berceau ? Est-il hygiénique ? N’est-il pas dangereux ? Car savez-vous que la mise en danger de la vie d’autrui est un délit, et un crime quand ce délit conduit à la souffrance et à la mort ? Vous, l’enfant de vos parents criminels, vous êtes « autrui ».

Quand on parle de « libéralisme », il faut bien comprendre que ce « libéralisme »-là est bien tout le contraire de la liberté et de l’égalité. Ce « libéralisme » est un libéralisme de concurrence, et donc de hiérarchisation.

Même si nous partions tous à peu près sur le même pied d’égalité à la naissance, il est impossible qu’il y ait une place de milliardaire pour tous, qu’il y ait une place de Président pour tous, qu’il y ait une ile paradisiaque pour tous.

Nous ne sommes pas dans un système méritocratique, mais dans un système aléatoire (loterie de la vie) et martingalocratique, c’est-à-dire que si vous avez la chance d’avoir des parents aisés ou si vous avez la chance de tomber sur la martingale qui vous permet de découvrir comment soutirer le maximum des autres, eh bien, vous avez gagné au jeu de la vie sociale humaine.

L’argent semble un mal nécessaire pour échanger le travail, mais est-il vraiment nécessaire ?

Pourrait-on conserver l’argent comme système d’échange du travail et supprimer le capitalisme, c’est-à-dire comment supprimer les faiblesses de ce système de calcul des échanges et faire en sorte que les calculateurs/profiteurs soient exclus (ou contrôlés) comme ils le sont dans les casinos quand ils sont repérés ?

Quand l’argent est manipulé comme une marchandise virtuelle, on oublie qu’il représente le travail. Comment ne pas l’oublier ? Comment faire en sorte que l’accumulation de l’argent soit considérée comme ce qu’il est, c’est-à-dire de l’esclavagisme indirect et caché ?

Si l'ensemble de la Société humaine est considéré comme un casino par les millionnaires et les milliardaires, eh bien faites comme dans les casinos, excluez ceux qui trichent et ont trouvé une martingale !!! Interdisez la triche, la chance, l’héritage, la martingale. Interdisez l’enrichissement, qui n’est ni plus ni moins que de l’esclavagisme, crime imprescriptible contre l’humanité.

Toutes les taxes sont des impôts sur le revenu : La TVA réelle sur un produit est fonction du revenu des personnes. La TVA est une taxe progressive sur le revenu (progressive contraire de dégressive, mais qui est le contraire du progrès social).

Si votre salaire est de 1000 euros et que vous achetiez un objet de 5000 euros, une TVA de 20 % vous coutera 100 % de votre salaire, ce qui est la véritable taxe sur votre revenu, alors que si vous gagnez 10 000 euros, la TVA vous coutera « seulement » 10 % de votre revenu.

Normalement, les impôts, disent-ils, ne doivent pas être confiscatoires… Mais qui vous oblige d'acheter à manger et de l'eau, mais aussi de l'électricité, du gaz, et de payer un loyer et des charges qui vous reviennent à plus de 80% de votre salaire ou votre retraite ? Personne !

Quand vous avez compris que vous deviez travailler pour vivre, pourquoi ne vous êtes-vous pas suicidé ? Si vous ne l'avez pas fait, c'est que vous acceptez le principe d'être plumé par tout ce beau monde.

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ? »

Faim
E. Berlherm (Févr. 2016)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/WUsF59YduCs)


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