dimanche 1 mai 2016

Le handicap et l’obligation d’exister

« Je suis Josef Mengele, le triste docteur expérimentateur Nazi d’Auschwitz. Je vous ampute des jambes chirurgicalement, vous pouvez toujours vivre. Je vous ampute du bras droit, vous pouvez toujours vivre… »

« C’est toujours moi, le suppôt d’Adolf. Je vous ampute d’un rein, vous pouvez toujours vivre. Je vous ampute des oreilles et des yeux, vous pouvez toujours vivre… De quoi vous plaignez-vous, puisque vous pouvez toujours manger et déféquer ? »

De quoi vous plaignez-vous puisque vous auriez pu naitre ainsi, et que vous n’auriez rien dit à votre mère, et que la société n’aurait rien eu à redire, puisque cela fait partie des risques qu’elle accepte pour elle-même ? Vous n’êtes qu’un de ses membres. Et ne fait-on pas ce que l’on veut des parties de son corps ?

Car cette aimable société ne vous considère pas comme un individu à part entière qui doit absolument exister parfaitement constitué, mais pouvant tout aussi bien être une partie nécrosée d’elle-même, une erreur acceptable, un dégât collatéral !

L’enfant handicapé de naissance questionnant sa mère :
« Dis Maman, pourquoi j’ai pas deux yeux comme tout le monde ? Dis Maman, pourquoi j’ai pas deux bras comme tout le monde ? Dis Maman, pourquoi je suis à l’hôpital et j’ai pas de copain ? Dis Maman, pourquoi ? »

Réponse de la mère « … »

Mengele avait les yeux ouverts quand il opérait. Future Maman, elle, travaille à l’aveugle, ou, plutôt, c’est son utérus qui opère, et Maman lui fait une confiance absolue.

Vous auriez aussi bien pu être cet enfant naissant sans jambes, sans yeux ni oreilles. Quand Maman fabrique votre existence, c’est un résultat possible, elle ne l’espère pas, mais c’est parfaitement envisageable.

Tous les jours des quantités d’êtres, presque humains physiquement, sont introduits ainsi désemparés dans la Vie. Est-il possible de compenser cette misère fabriquée gratuitement ? Bien sûr que non !

Une mère, qui n’a, en général, pas voulu handicaper son enfant, a conçu ce bébé qui n’a, lui, certainement pas voulu exister dans ces conditions, car il n’a même pas désiré exister. Il a été contraint d’exister par quelqu’un qui va vouloir que ce chétif asticot incomplet l’appelle « Maman », malgré ce ratage absolu.

Qui est le monstre ? Qui a fabriqué elephantman ? Qui a fabriqué Mengele ? Qui a joué à la roulette russe sur l’embryon et en a fait un avorton ? C’est « Maman » !

La douleur et la souffrance ne sont pas des phénomènes visibles.

Un point important est de savoir qui décide de ce qu’est le handicap, la société ou l’individu. Pour la société, le handicap a deux formes, le handicap absolu, et le handicap relatif à l’âge.

Le handicap absolu est quand il vous manque un aspect de l’être qui est présent chez la moyenne des autres humains appelés gens normaux, cela peut-être corporel ou mental.

Le handicap relatif à l’âge est sur le même principe, mais dans votre tranche d’âge, la normalité est alors basée sur votre tranche d’âge.

Pour simplifier, il y a des bébés normaux, des ados normaux, des adultes normaux, et des vieillards normaux.

Mais relativement, le bébé comme le vieillard sont handicapés physiquement par rapport au jeune adulte. Et tout aussi relativement si l’on considère l’âge où un intellect est accompli, alors les autres sont handicapés avant et après cette tranche d’âge.

Et plus subtilement, nous sommes tous handicapés intellectuellement ou physiquement par rapport au meilleur de nous-mêmes du cours de notre vie.

Nous sommes tous handicapés également, dans un domaine ou un autre, comparé aux meilleurs d’entre nous, aussi bien intellectuellement que physiquement. Il y a toujours meilleur que nous, et, quand l’un d’entre nous est qualifié de supérieur aux autres, cela ne dure jamais très longtemps.

Ce genre de facultés humaines n’est pas très stable. Et ne sommes-nous pas tous handicapés par rapport à ce que nous aimerions être ? Ne sommes-nous pas handicapés des ailes que nous ne possédons pas ? Ne sommes-nous pas handicapés des aptitudes des êtres fabuleux et des divinités que nous avons imaginés ?

J’ai moi-même décidé de me sentir handicapé de ces facultés. Ma mère m’a donc volontairement fabriqué handicapé en me créant humain.

Ce n’est à personne de choisir à ma place, ce n’est à personne de décider à votre place de ce que vous ressentez comme étant normal ou comme étant un handicap.

Et pourtant ma propre mère m’a engendré, et la société n’a rien fait pour la prévenir des risques sur autrui (moi), au contraire elle l’a fortement incité à fabriquer mon existence de handicapé pour la servir, uniquement pour leur servir de chair expérimentale pour Maman, et pour la société, de chair à boulot, de chair à impôt, et de chair à canon.

Si vous commettez une souffrance volontaire sur autrui, c’est un crime volontaire, si vous la produisez involontairement, c’est toujours un crime, mais involontaire.

Mais si vous produisez une action dont vous savez ce qu’elle peut engendrer, alors là c’est également un crime volontaire, car il serait bien trop facile de prétexter que vous n’aviez pas misé négativement sur la bouteille à moitié vide.

Une bouteille à moitié vide ou pleine n’est pas qu’une question de pessimisme ou d’optimisme, dans tous les cas la quantité de liquide est identique, et, ce qui importe, ce sont les conséquences sur autrui, et pas votre état d’âme personnel.

La différence en ce qui vous concerne est la façon dont vous paierez ce crime, mais pour la victime, il n’y a aucune différence, sa souffrance sera la même, quelle que soit la manière dont elle sera indemnisée.

Ce n’est même pas ainsi que vous considérez le handicap, qu’il soit commis avant ou après la naissance. Mais le terme de criminel, si ce sont les parents qui commettent cette action d’imposer la souffrance à autrui, doit leur être appliqué.

Une mère qui met au monde un enfant handicapé est une criminelle « intentionnelle ». La société est également responsable de complicité de crime intentionnel.

Et c’est encore plus valable pour la société puisque tous les jours naissent de nombreux handicapés très gravement atteints, et ils sont engendrés à sa demande. Car la procréation est devenue également une demande sociale et pas seulement un acte animal individuel.

La culture et l’ambiance sociale sont fortement axées sur la procréation. La Vie n’est que réplication. Nous sommes sociétaires dès notre conception, mais nos parts sociales à la naissance ne sont jamais égales…

De quel droit une autre personne peut-elle décider à votre place de vos souffrances, de votre mort, ou même de votre enfer ? De quel droit prenez-vous la décision unilatérale de fabriquer mon existence tout simplement, mais aussi, comble du sadisme, de me faire exister, quelles qu’en soient les conséquences pour moi ?

Des handicapés de naissance ont-ils le droit de revendiquer et de réclamer la tête des responsables de leurs misères et souffrances quotidiennes ? Pourquoi non ? Pourquoi la célèbre loi du Talion, base de nos systèmes judiciaires, ne serait-elle pas appliquée pour ce cas ? Les créateurs d’existences ne sont-ils donc pas libres ?

S’ils sont libres, c’est qu’ils ont enfoncé volontairement la tête de leur propre enfant dans la gadoue terrestre, ne me dites pas qu’ils ne savaient pas que le handicap n’était pas une alternative connue, une loterie. Ne me dites pas qu’ils ne savaient pas que ce tirage au sort dément ne pouvait pas arriver à la personne qu’ils ont fabriquée à l’aveugle !

Nous n’en sommes plus au premier taré de naissance. Il n’y a plus aucune surprise à propos de ses déficiences physiques ou mentales, c’est tous les jours que le couperet tombe sur la tête de milliers de bébés.

Il ne faut pas dire : « Oh ! Mais quel malheur ma pauvre Dame ! Qu’avez-vous fait au Bon Dieu pour mériter ce châtiment ? »

Mais plutôt : « Oh ! Mais qu’est-ce que tu es conne et sadique ma pauvre Dame ! Vois ce que tu as fait à ce pauvre innocent qui n’a pas demandé à exister. »

Créer une existence est le pire des viols, le pire des crimes.

Si ton futur enfant a une chance sur un million d’avoir un corps débile, ne le fais pas. Si ton futur enfant a une chance sur un million, d’avoir une intelligence de baudet handicapé mental, ne le fais pas.

Si tu es croyante et que tu penses que ton futur enfant a une chance sur un milliard d’aller en enfer, ne le fais pas. Pas de vie aucun risque.

Il est normal de défendre les handicapés, mais certainement pas les handicapeuses, ni les handicapeurs. Au contraire, tous les existants, handicapés ou non, devraient porter plainte contre eux. Quand un enfant est trop jeune pour se défendre lui-même, il doit avoir un avocat. C’est à la Justice de décider si l’handicapeuse est seulement idiote, ou pire sadique, donc négrière.

Si vous picolez et qu’après un accident vous faites un handicapé, la loi vous condamne. Si vous copulez (quasi contrepèterie) et que vous faites un enfant handicapé, tout le monde vous plaint. Où est la Justice ? Quand va-t-on traiter de la maltraitance prénatale ? Quand va-t-on traiter de la contrainte d’existence ?

Cent pour cent des vivants, dont les humains, mourront prématurément, ou termineront leur vie, handicapés physiques et souvent mentaux.

Pendant que nous philosophons délicieusement de la vie que maman/papa nous ont infligée, la grande Cigogne vient de déposer 350 000 bébés sur la planète aujourd’hui même (je précise ces 24 heures) :

C’est un immense choc pour ces bambins, ils viennent d’atterrir si délicatement sur la Terre qu’une grande partie de ces 350 000 sont handicapés physiques ou mentaux, les membres, la tête, les organes internes, tout y passe, un grand nombre atterrissent débiles, beaucoup sont fracassés et ne survivront que quelques jours, voire une année, difficilement.

Et, parmi tout cet amas de chair à mamans, 25% seulement auront un QI (Quotient Intellectuel) et un QP (Quotient Physique) supérieurs à 100, et vous avez de la chance si vos gènes ne vous réservent aucune surprise cancéreuse ou parkinsonienne…

Certaines mères elles-mêmes subiront un tel choc à cet atterrissage douloureux que 800 d’entre elles, au moins, en mourront, alors qu’une sur sept en subira une pathologie.

Si un Bon Dieu a fait cette gabegie, attendez que je l’attrape, je l’envoie directement au TPI !

La Terre est ma maison, je vous interdis d’y ajouter des miséreux, des souffreteux, des handicapés physiques ou mentaux, et, même, quiconque de bienportant sans mon consentement.

Vous réclamez pour vous-même la santé (qui est presque gratuite en France et inscrite dans les Droits de l’homme), alors que vous n’êtes même pas capable d’assurer que l’enfant que vous contraignez à exister ne naitra pas gravement handicapé ! N’est-ce pas un comble ?

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ? »

Faim
E. Berlherm (Nov. 2015)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que maman/papa et Dame Nature leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/jv2TYYkQ-Jo)


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